Cette lettre de mon ami le docteur Bernard Gilles (publiée avec son autorisation suite aux deux premières émissions d’ARTE sur le capitalisme du mardi 14 octobre 2014) va à l’essentiel de ce que nous sommes en train de vivre n’en déplaise à tous ceux qui profitent de privilèges inadmissibles ainsi qu’à leurs affidés : les conservateurs de nombreuses obédiences politiques (en clair la Vieille Donne par opposition à la Nouvelle Donne):
Cher René, Chers tous;
Merci pour nous avoir permis de voir, en différé, les deux émissions d’Arte sur le capitalisme qui en démontrent sa nature monstrueuse et redonnent à Adam Smith ses lettres de noblesse.
Quelle époque formidable, que la nôtre, où tout s’est effondré et tout est à reconstruire : vous avez vu disparaître le colonialisme, le fascisme, le collectivisme. Le capitalisme et son avatar le libéralisme, vivent leur dernier souffle, enfin le monothéisme se meurt dans des convulsions violentes. Tout ceci parce que ces théories ont fait disparaitre la propriété individuelle au profit d’un seul : L’état ou une minorité possède l’immobilier, le mobilier, voir l’individu, les moyens de communications, l’argent, le travail d’autrui, la possibilité de créer. Le capitalisme, via l’enclosure, s’est accaparé les terres, s’est accaparé l’être humain, est né de l’esclavage comme le montre bien l’émission. Le marché aux esclaves n’a jamais autant existé qu’aujourd’hui et Thomson a été vendu avec ses milliers d’employés pour un franc symbolique aux coréens. Un être humain c’est même pas un centime. L’individu réduit à l’état de sac jetable, est mécanisé par la division du travail, remplaçable à volonté par la machine et va être à terme dépouillé de toute protection sociale ou de liberté. On n’hésite plus à mettre les syndicalistes en prison et traîner les écrivains devant les juges. Ils étaient peu nombreux à venir défendre Michel Houellebecq ou Edgar Morin injustement mis en examen.
Aujourd’hui 1% des américains possède 95% du capital et 10 % des français possède 75% du capital. Pour contrôler cette masse d’esclaves qui n’a plus peur des marmites de l’enfer de Jérôme Bosch, on a inventé « La norme ». La tyrannie de 500000 lois et décrets, des millions de normes pour « la sécurité » et « le bien de tous »….
Un dirigeant de PME me disait qu’il était obligé de consulté 12 volumes de normes pour créer quelque chose. Nous ne sommes plus maîtres de notre pensée ou de la vibration de l’air, Tout est patenté, breveté, par une minorité d’actionnaires ou d’accapareurs vénaux de la propriété Intellectuelle. C’est une religion où le juge a remplacé le prêtre : un million de mises en examen par an, 5 millions de plaintes par an, 160000 personnes incarcérées par an en France.
Alors une solution : réapproprions nous ce que l’on nous a volé en remplaçant le libéralisme liberticide par la SCOP, Société coopérative participative qui regroupe déjà un million et demi de travailleurs, en France, propriétaires de leur entreprise, gérants de celle-ci, et recevant le profit de leur travail. Là il n’y a pas de licenciement possible. Le bénéfice baisse, tous les revenus baissent car il n’y a pas de salaire. C’est une grande réforme défendue par la CFDT. C’est vieux comme le monde et déjà en Syrie ces sociétés coopératives de syriens et des premiers chrétiens, étaient prospères il y a deux mille ans: Chaque famille était propriétaire de ses champs d’oliviers, les pressoirs étaient propriété commune. Ces magnifiques «villes mortes » sont encore visibles aujourd’hui avec un luxe sans égal : restaurants, bains, thermes, théâtres, villas somptueuses, églises à bemâ. Quelle richesse partagée et fraternelle. Le Clos Vougeot, les moshav fonctionnent très bien aujourd’hui. La SCOP est un des sous-groupes de la Commission thématique entreprises . Si vous avez des connaissances sur le sujet, partageons les.
Vive un monde coopératif, solidaire, et libre.
Amicalement
Bernard GILLES
https://sites.google.com/site/renemages/economie